Scarlett Johansson, Julia Ducournau, Mylène Farmer… Les femmes qui vont briller au Festival de Cannes
Pour cette 78e édition du festival cannois, le cinéma au féminin s’impose avec force. Les réalisatrices, plus nombreuses en compétition, créent l’événement et les actrices passent derrière la caméra.
Scarlett Johansson, la naissance d’une cinéaste
Désormais indissociable des blockbusters Marvel, la star hollywoodienne crée la surprise à Cannes en présentant son premier film comme réalisatrice : Eleanor the Great. Point de superhéros ici, mais une supersenior. Eleanor est une femme de 90 ans qui, pour essayer de redonner un sens à sa vie après la mort de sa meilleure amie, quitte la Floride pour New York, où elle se lie d’amitié avec une étudiante de 19 ans. Présenté dans la section Un certain regard, qui repère des cinéastes émergents, ce long-métrage indépendant met notamment en scène la doyenne June Squibb (vue dans Nebraska)et l’acteur Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave, Doctor Strange). Habituée de la Croisette, où elle a déjà, entre autres, présenté Match Point et Vicky Cristina Barcelona, de Woody Allen, Scarlett Johansson repassera ensuite en mode actrice pour accompagner Wes Anderson sur les marches. Deux ans après Asteroid City, sélectionné en compétition en 2023, elle collabore à nouveau avec le réalisateur arty pour The Phoenician Scheme. Attendue sur les écrans français le 28 mai et concourant pour la Palme d’or, cette œuvre graphique au casting XXL (Benicio del Toro, Tom Hanks, Mia Threapleton, Mathieu Amalric…) brosse les portraits d’un homme qui perd sa fortune, de sa fille nonne et de leur entourage (dont Scarlett Johansson). Histoire de famille et d’héritage, cette comédie burlesque permet à l’actrice de varier les plaisirs. Le 4 juillet, elle chassera du dinosaure dans Jurassic World : Renaissance, nouvel épisode de la saga créée par Steven Spielberg.Révélée par le cannibale Grave, sorti en 2016, Julia Ducournau frappe un grand coup dès son deuxième film : Titane obtient la Palme d’or en 2021. Vingt-huit ans après Jane Campion pour La Leçon de piano, la Française s’inscrit dans l’histoire du festival en devenant la seconde réalisatrice à décrocher ce graal. Son retour sur la Croisette cette année est donc placé sous haute surveillance. Dans Alpha, qui concourt à nouveau pour la Palme, Julia Ducournau dirige Tahar Rahim, Golshifteh Farahani, Emma Mackey et la débutante Mélissa Boros, qui endosse le rôle-titre. Le scénario est cryptique : «Alpha, 13 ans, est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l’école avec un tatouage sur le bras.» Peu de choses ont filtré sur le film, si ce n’est son contexte : le décor est planté dans une ville imaginaire inspirée du New York des années 1980, et le spectre du sida plane. Tahar Rahim a d’ailleurs perdu une vingtaine de kilos pour le film qui, si l’on en croit le goût de la réalisatrice pour le body horror et la transgression, promet d’être l’un des grands chocs du festival, avant sa sortie au cinéma, prévue le 20 août.