Hommage à Slim Pezin
Slim Pezin a été guitariste sur plusieurs albums de Mylène mais également sur sa première tournée en 1989. Une collaboration sur plusieurs décennies.
Le guitariste, arrangeur, producteur et chef d'orchestre Slim Pezin a débuté sa carrière en intégrant le groupe Soul Brothers puis il a enregistré ses parties de guitare pour divers artistes en studio, comme T-Bone Walker en 1968.
Il a travaillé avec les plus grands noms de la chanson française : Johnny Hallyday, Michel Sardou, Nino Ferrer, Mike Brant, Sylvie Vartan, Charles Aznavour ou Claude François dont il a dirigé l'orchestre.
Slim Pezin s'est éteint le 18 janvier 2024 à l'âge de 78 ans
Slim Pezin a été un collaborateur de la toute première heure pour Mylène puisqu'il a travaillé dès 1983 sur son premier 45 tours, Maman a tort.
Il a rencontré Laurent Boutonnat par l'intermédiaire de Jean-Claude Dequéant. C'est dans le studio d'enregistrement du compositeur de Libertine (le "Studio Matin Calme" à Aubervilliers) que la première chanson de Mylène est née.
Ce n'est qu'un peu plus tard, à l'époque de Libertine, que Slim Pezin a appris à mieux connaître Mylène. Il a été marqué par sa grande timidité :
"Rapidement, j'ai compris que ce silence de Mylène n'était que de la timidité et au fil des disques, cette distance s'est totalement effacée1.."
Slim Pezin a contribué à la création du premier album de Mylène, Cendres de lune :
Petite anecdote de Slim Pezin concernant Libertine :
Dès cette époque, Slim Pezin a compris que quelque chose de très grand était en train d'émerger devant ses yeux :
Il va devenir un fidèle collaborateur de Mylène et de Laurent Boutonnat.
Il a été guitariste sur les albums Ainsi soit je... (1988), L'autre... (1991), Les mots - pour les trois titres inédits - (2001) et Monkey Me (2012). On le retrouve également sur les albums d'Alizée, Gourmandises et Mes courants électriques.
Il a également collaboré avec Alain Chamfort , Khaled ou Jean-Louis Murat :
En 1989, on a pu retrouver Slim Pezin aux côtés de Mylène lors de ses trois prestations en télévision pour le single À quoi je sers... Le musicien a raconté que Mylène avait insisté afin qu'il reçoive une rétribution pour ses apparitions à ses côtés. Enfin, Slim Pezin a été guitariste sur la première tournée de Mylène, le Tour 89.
C'est d'ailleurs lui qui avait eu l'idée que l'équipe offre à Mylène une guitare Stratocaster à la fin de la tournée. Mylène avait émis le souhait, avant les premiers concerts, de pouvoir jouer un morceau à la guitare seule sur scène. Ce projet avait été abandonné quelques jours avant la première date par manque de tL'interview de Slim Pezin publiée dans "Styx Magazine Tour 89"
Comment se sont déroulées les répétitions avec les musiciens ?
On a commencé à répéter quinze jours avant. De son côté Mylène répétait avec les danseurs. Et c'est justement à cette période qu'elle faisait 5km par jour etc. Elle avait commencé à bosser longtemps avant nous et très dur. En plus des chorégraphies, il y avait aussi les essais d'habillage. Tout était très professionnel et très précis. J'en était même étonné. Pourtant j'en ai fait des tournées !
Oui d'autant plus que c'était leur première tournée !
Oui et je me souviens que lorsqu'on a fait le premier concert à St-Etienne, je me souviens avoir eu un flash parce que le seul artiste en France que l'on pouvait comparer à ce qu'elle avait fait là, en terme d'osmose avec le public, c'était Claude François. Et j'en ai accompagné beaucoup ! J'ai eu un flash et j'ai eu l'impression que Mylène, ça faisait 10 ou 15 ans qu'elle tournait. Elle était très à l'aise et le public était extraordinaire. Il chantait déjà toutes les chansons avec elle. Et ça, il n'y a pas beaucoup d'artistes en France, qui accomplissent le même exploit.
Laurent était-il là pour vous accompagner dans les répétitions musicales ?
Oui il était là. C'était lui qui orchestrait tout. On repartait des bases qui avaient été faites pour avoir exactement la même couleur. On modifiait peu de chose en vérité.
Mais qu'est-ce que Laurent attendait de vous sur ce concert ?
Le fait que ce concert se passe dans un cimetière, c'était déjà un plus par rapport au disque et aux clips. C'était un autre film en quelque sorte. C'était très rare comme concert en France à cette époque. Il y a eu des moyens exceptionnels qui ont été déployés. Mylène et Laurent n'ont pas dû gagner beaucoup d'argent sur cette tournée parce que tout l'investissement était dans la mise en scène, le matériel?
Comment était l'ambiance au moment des répétitions ?
Très bonne. Tout le monde était de bonne humeur. Et en principe avec Mylène, ça se passe toujours dans le bonheur. Il n'y a pas d'animosité, ni de gens qui se surveillent entre eux. C'était comme en famille.
Et pourtant c'était un gros enjeu pour Mylène et Laurent. Ressentiez-vous la pression qu'ils pouvaient avoir sur les épaules ?
Tout le monde les attendaient au tournant vu que ces gens-là dérangeait. Mais je ne ressentais pas la pression sur eux. J'ai senti une équipe qui avançait et qui ne s'occupaient pas de ce qui se passaient autour. Chaque personnage de la troupe était bien à sa place. Tout le monde était compétent et professionnel. Donc à partir de là il n'y a eu aucun souci. J'ai surtout ressenti le bonheur de créer quelque chose.